jeudi 16 février 2012

A First Attempt to Use "Zhineng" Qigong to Reform Criminals


Texte de Victor Klein


Zhang Chuangming, Liu Jianming et Xia Yikai, « A First Attempt to Use "Zhineng" Qigong to Reform Criminals » Chinese Sociology & Anthropology Volume 27, Numéro 1 / Automne 1994


Les auteurs veulent montrer les résultats positifs d’une expérience conduite dans un centre pénitencier chinois. Des chercheurs en collaboration avec le Shanghai Municipal Criminal Correction Research Institute et le Shanghai Municipal Experimental Labor Reform Brigade, ont enseigné le Zhineng Qigong à deux groupes de prisonniers dans le but d’améliorer leurs situations mentales et physiques. 


La méthodologie des auteurs semble très fou ainsi que critiquable. Un des auteurs : Zhang Chuanming n’est autre que le maître Qigong qui a veillé à l’enseignement des prisonniers. On peut douter fortement de sa partialité scientifique. Il vante lui même les effets de ses projections de Qi pour soigner les maladies des prisonniers. À aucun moment des références ne sont faîtes ou des études conduites, il n’y a pas de bibliographie, tout ce qui pourrait servir de preuve scientifique à ces améliorations physiques sont les dires rapportés des prisonniers et l’émerveillement des thérapeutes présents sur place. De plus vu la sensibilité du projet, aucun rapport n’a été fait et tout a été confié de manière orale aux supérieurs, les auteurs se basent donc sur des notes écrites et les récits des intervenants pour soutenir leur argumentation. 



Le Qigong enseigné lors des expérimentations est celui mis en place par le Maître Pang Ming. Il met en avant la cultivation de la moralité. Tous les prisonniers sont des volontaires. Dans le premier groupe, ils sont cinquante-sept. Trente ont été condamné pour avoir volé, vingt-sept pour offenses sexuelles. L’enseignement Qigong de ce premier groupe s’étale sur quinze jours, et prend plus d’une dizaine d’heures par journée. 


Selon les auteurs, les résultats des exercices et des projections de Qi sont très convaincantes. De nombreuses maladies physiques auraient disparu chez les sujets, comme la surdité, les incontinences ... Sur la santé mentale, le Qigong n’a eu que des effets réformateurs et bénéfiques. Ainsi, les prisonniers ayant participé à l’expérience désobéiraient maintenant soixante pour cent de moins que les «non-traités». 


Les auteurs tirent plusieurs conclusions de leur recherches. Par exemple : «Qigong regulates that area of the brain that causes excitable or nervous behavior», donc la pratique du Qigong permet aux sujets d’améliorer leurs santés mentales ainsi que leurs tempéraments. Aussi le Qigong permet d’améliorer la santé physique et de soigner les maladies. Finalement, le Qigong occupe les prisonniers durant leurs temps libres, ce qui permet de maintenir : « a good order in the jail». Mais les auteurs tiennent à préciser que le Qigong n’est qu’une manière secondaire de réformer les prisonniers, la première étant : « the prison officers’ usage of the correct Communist Party’s policy of labor reform». 


Nous ne cherchons pas ici à critiquer la pratique du Qigong mais la méthodologie des auteurs et leurs biais. Il est très probable, bien que n’en sachions rien, que le Qigong comme tout autre activité physique de groupe ait des effets positifs sur le corps et le mental d’une personne. Ce qui dérange est la partialité des auteurs envers les effets forcements positifs du Qigong et les trop nombreux amalgames, comme celui fait entre santé mentale et moralité. Ainsi la cause de la criminalité des prisonniers, est selon les auteurs, une faible santé mentale, ils ne parlent jamais de la pauvreté, de l’environnement dans lequel peuvent évoluer les criminels. Cette santé mentale s’apparente trop souvent à la moralité, par exemple : critiquer le Parti est vu comme un signe d’une faible moralité liée à des difficultés mentales. Ces amalgames sont quelque peu gros à avaler et leur présence dans le texte mine le possible apport médical réel du Qigong. 

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